POUR UN OUI OU POUR UN NON




de Nathalie SARRAUTE


Mise en scène : Philippe Mangenot

Jeu  : Rafaèle Huou et Philippe Mangenot

...et la participation de deux spectateurs (élèves) complices !


Production : Théâtres de l’Entre-Deux

Une proposition théâtrale et pédagogique


Après avoir longuement arpenté l’œuvre de Jean-Luc Lagarce à travers une centaine de représentations données aussi bien sur les plateaux de théâtre que dans les établissements scolaires, il nous est apparu comme une évidence de nous plonger dans la langue si singulière de Nathalie Sarraute, avec Pour un oui ou pour un non. Car ici encore, c’est la parole elle-même qui est le véritable personnage de la pièce. Une parole action, qui ronge, qui soulève, qui libère et qui détruit.


Pour que les élèves soient au plus près de cette langue en tension, nous avons conçu une mise en scène immersive : les spectateurs seront disposés en cercle, autour des acteurs, comme des témoins privilégiés (ou les jurés d’un procès).

Et cet espace de jeu circulaire pourrait tout aussi bien devenir une arène mentale, fermée sur elle-même, où ne peut survivre que celui qui aura mis à mort l’autre — l’ami, l’ennemi.




La jauge de spectateurs sera donc volontairement restreinte à une soixantaine d’élèves afin de préserver cette proximité organique avec la scène. À l’issue de la représentation, nous proposerons un atelier de pratique artistique, permettant à des élèves volontaires de réinterpréter une séquence charnière de la pièce, à chaud, dans le prolongement de ce qu’ils auront vu, entendu, ressenti. Nous entrerons alors dans cette langue vivante, par la pratique, réplique après réplique, en mobilisant l’énergie et le souffle des interprètes, en travaillant sur le rythme de ce texte qui deviendra une « partition ».


Nous analyserons ensuite le fonctionnement de cette langue en utilisant la méthode de Michel Vinaver et en portant notre attention sur des points précis :


-      Parole action ou parole instrument de l’action ?

-      Pièce machine ou pièce paysage ?

-      Temporalité linéaire ou plutôt circulaire ?

-      Intrigue forte ou diffuse ?

-      Quels sont les axes thématiques qui se dégagent ?

-      …


Puis, nous amènerons les élèves à prendre conscience que Sarraute ne peint peut-être pas ici un conflit entre deux personnages aux identités marquées. Au contraire, elle brouille les repères : H1 et H2 pourraient n’être que les deux versants d’un même moi scindé. Elle-même déclarait que ces deux figures n’étaient pas en opposition, mais simplement traversées par des tendances contradictoires. Il s’agit alors moins d’un duel que d’un déchirement intérieur, d’un théâtre de l’invisible où l’intime devient palpable à travers les silences, les hésitations, les replis…


À travers cette expérience concrète, nous souhaitons inviter les élèves à observer la parole en train de se faire, de se défaire, à s'interroger sur les enjeux du langage, le pouvoir de la parole, à expérimenter le théâtre comme un espace de friction mais aussi de transformation, de prise de conscience.



Retour d'une enseignante, coordinatrice de lettre, après une représentation de  Pour un oui ou pour un non


Les retours des élèves ont été unanimement positifs, même si les postures ont été différentes. 


D’un côté, il y a les élèves qui ne voient pas l’intérêt d’aller au spectacle (sauf pour rater des heures de cours !)  et qui sont donc arrivés avec un a priori négatif. La vivacité du jeu, la capacité à intégrer les spectateurs, y compris les plus rétifs et la capacité de s’adapter à son public, même difficile et perturbateur, et finalement l’énergie incroyable dégagée par la troupe de l’Entre-Deux font que les élèves passent un bon moment et disent en retour que le texte est tellement plus vivant que la lecture ou les extraits vidéo vus en classe. Le théâtre n’est plus le cours de français, c’est une expérience dans laquelle ils ont un rôle à jouer. Les échanges qui suivent avec les acteurs sont aussi un beau moment de partage.


De l’autre côté, il y a les élèves qui connaissent les codes du monde culturel et qui ont une certaine ouverture d’esprit et le retour est tout aussi positif car les propositions de jeu faites par la troupe donnent corps à leur propre analyse. C’est alors l’échange qui domine et la bienveillance de la troupe permet à chacun de participer.


Cela permet aussi à l’enseignant de voir des élèves se révéler, en particulier sur l’heure d’atelier associée à la représentation de Sarraute. La langue devient vivante et les enjeux très théoriques travaillés en classe prennent une tout autre dimension avec Rafaèle Huou et Philippe Mangenot. Plusieurs ont fait le choix de présenter la pièce de Sarraute au bac après la représentation : c’est un effet direct du spectacle vivant auquel ils ont assisté !


Si vous souhaitez accueillir une représentation dans votre établissement ou dans votre commune, vous trouverez de nombreuses informations ICI.

Différentes configurations de salles dans les lycées : Alphonse Daudet (Tarascon), Les Lazaristes (Lyon), Bel Air (Tarare),      La Favorite (Lyon), Albert Thomas (Roanne), Branly (Lyon)...

Les prochaines représentations